Au terme d’un parcours fulgurant,
une jeune Biterroise est devenue Meilleur ouvrier de France en marqueterie.
Une patience d’ange. Des doigts de fée. Et 1700 heures de travail acharné. C’est ce qu’il aura fallu à Cécile Fouquet pour créer son tableau sur le thème imposé au 23 ème concoursdes Meilleurs Ouvriers de France (MOF), section marqueterie : la reproduction d’une femme à l’ombrelle du dessinateur-sculpteur Pierre Sizonenko. Comme chaque candidat à « cette rude épreuve », elle a connu « les moments de doute et de découragement », sacrifié son temps libre… Et même quelques deniers « pour acheter des feuillesde placage-en scié-plus chères car de meilleure qualité ». Mais aussi plus difficiles à travailler !
La précision d’un orfèvre
Résultat ? à 24 ans, elle est la seule, sur une quarantaine d’inscrits, à avoir obtenu la consécration. Une prouesse au vu de la maîtrise exigée : tracer le dessin, préparer et découper les bois -souvent de l’épaisseur d’un ongle-, puis monter, coller, racler, poncer… »A chaque étape, le moindre faux pas peut tout détruire », confirme ce bout de femme dicret, que rien ne destinait au métier. « Après un BTS agricole, raconte Cécile, j’ai passé des mois à chercher un emploi. Sans succès. » Attirée par le travail manuel et « fuyant l’inactivité », elle se lance alors dans une formation dispensée par Olivier Cheymol, MOF 2000 en marqueterie.
Une boutique en perspective
Son professeur se souvient d’une élève « très réceptive, d’une rare dextérité, qui manquait de confiance en elle mais pas de ténacité », et qu’il fut peu surpris de voir revenir un mois plus tard, « bien décidée à se perfectionner ». Son oeuvre de fin de stage remportera le premier prix aux Journées Internationales de la Marqueterie 2004. Lucide quant à « l’impact des médailles dans ce métier confidentiel », l’artiste assure son quotidien en travaillant à la cafétéria d’un supermarché. Mais elle pourrait à l’avenir ouvrir un atelier au sein du pôle des métiers d’art en projet à Béziers : ne dit-on pas que toucher du bois porte chance ?
« Un diplôme de l’Education nationale »
Philippe Bot
Commissaire départemental aux expositions nationales du travail.
« Ouvert tous les trois ans par le comité d’organisation des expositions du travail, ce concours est né après la Première Guerre mondiale -en 1924- pour relancer l’artisanat de qualité. pour s’y inscrire, il suffit d’avoir 23 ans minimum dans l’année du concours. A ce jour, 8 456 lauréats ont été désignés dans près de 200 secteurs d’activité: outre la notoriété, ils obtiennent un diplôme de l’Education nationale de niveau bac +2, permettant de porter le titre de maître artisan. »
La fibre du métier
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